Situé dans la vaste plaine alluviale de Pontgibaud, le marais de Saint-Pierre-le-Chastel, appelé localement « Paloux », est un petit vallon humide situé de part et d’autre du ruisseau de Mazayes à proximité de la confluence avec la Sioule. A quelques centaines de mètres, le sommet de la butte de Saint-Pierre-le-Chastel offre un panorama parmi les plus remarquables de la région.
Le marais de Saint-Pierre-le-Chastel n’est connu des naturalistes que depuis la fin des années 1990. Il a ainsi fait l’objet d’une intégration tardive à l'inventaire du patrimoine naturel ZNIEFF, pour sa richesse ornithologique et mammalogique. En signalant son intérêt naturel lors d'une enquête publique liée à l’aménagement foncier de la commune, la LPO Auvergne et le CEN Auvergne ont suscité la volonté de préserver cet espace. La Commune a ainsi proposé en 2010 au Conseil Départemental du Puy-de-Dôme la labellisation du marais et de la butte de Saint-Pierre (65 ha) en Espace Naturel Sensible (ENS) d’Initiative Locale. Ce n'est qu'en 2013, au moment de préparation du Contrat Territorial Sioule et affluents, que certaines opérations du Plan de Gestion de l'ENS ont été intégrées dans le programme travaux afin de bénéficier d'un appui technique de l'animateur du Contrat Territorial.
Année 2013
16 septembre 2014
1er novembre 2014
28-29 Juillet 2015
La définition d'une mare peut être très variée. Celle retenue dans le cadre du Programme National de Recherche sur les Zones Humides (B. Sajaloli et C. Dutilleul, 2001) semble la plus complète :« La mare est une étendue d’eau à renouvellement généralement limité, de taille variable pouvant atteindre un maximum de 5 000 m². Sa faible profondeur, qui peut atteindre environ 2 m, permet à toutes les couches d’eau d’être sous l’action du rayonnement solaire, ainsi qu’aux plantes de s’enraciner sur tout le fond. De formation naturelle ou anthropique, elle se trouve dans des dépressions imperméables, en contexte rural, périurbain, voire urbain. Alimentée par les eaux pluviales et parfois phréatiques, elle peut être associée à un système de fossés qui en pénètrent et en ressortent ; elle exerce alors un rôle tampon au ruissellement. Elle peut être sensible aux variations météorologiques et climatiques, et ainsi être temporaire. La mare constitue un écosystème au fonctionnement complexe, ouvert sur les écosystèmes voisins, qui présente à la fois une forte variabilité biologique et hydrologique interannuelle. Elle possède un fort potentiel biologique et une forte productivité potentielle ».
Le marais de Saint-Pierre-le-Chastel est depuis longtemps connu pour sa grande biodiversité, notamment
ornithologique, 61 espèces sont considérées comme nicheuses (Sources : Plan de Gestion
de l'ENS Butte et Marais, 2012)
C’est pourquoi il est classé depuis 2010 à l'inventaire
ZNIEFFZones Naturelles d’Intérêt Écologique Floristique et Faunistique
en tant que ZNIEFF (2ème génération) de type I.
32% des oiseaux inventoriés sur le site sont des espèces liées aux milieux humides, et c’est dans ce cortège que l’on
rencontre les espèces les plus remarquables et les plus rares, comme la Marouette ponctuée Porzana porzana, la
Cisticole des joncs Cisticola juncidis ou encore le Râle d’eau Rallus aquaticus.
Dans le marais, chacune de ces espèces fréquente un milieu différent. Les oiseaux d’eau ont besoin d’eau libre et de la ceinture de
végétation associée. Les limicoles fréquentent quant à eux les rives plates à vasière et certains passereaux les prairies humides.
D’autres encore sont retrouvés dans les bois de saules marécageux.
Le Plan de Gestion de l'ENS, permet de prendre en compte cette diversité de milieux pour les maintenir en bon état, les restaurer et les valoriser.
Dans ce cadre, la
création de deux mares une première mare de 200m2 et une seconde de 850m2
a permis de rendre le site plus attractif et plus attrayant pour un grand nombre d'espèces d'oiseaux.
Ces mares ne sont pas de simples "trous" creusés dans le marais, elles possèdent une forme asymétrique avec des contours irréguliers et
une variation de profondeur importante. Cette configuration permet d'apporter un maximum de diversité d'habitats.
Même si les mares ont principalement été dessinées pour l'avifaune, ces aménagements seront bénéfiques
aux amphibiens, mammifères et autres classes d'espèces.
L’organisation d’un chantier de nettoyage bénévole répond à un double objectif :
Au total, 660 litres de déchets divers (ferraille, plastique, granulats…) et 250 litres de verre (bouteilles) ont été ramassés, triés et amenés en déchetterie. Seul un site n'a pu être complètement traité compte-tenu de la superficie de la décharge et de l’importance des travaux préparatoires (débroussaillage de ronces et prunelliers).
D’après les inventaires réalisés dans le cadre de la rédaction du plan de gestion de l’ENS, il en ressort notamment l’importance de ce site pour les mammifères aquatiques (Loutre d’Europe, Crossope aquatique, Crossope de Miller, Campagnol amphibie). Afin d’avoir une connaissance plus fine de ce groupe d’espèces et d’entamer un travail sur les interactions entre espèces autochtones et allochtones (Ragondin notamment), une étude a été confiée au Groupe Mammalogique d’Auvergne.
Enjeu fort du site, le suivi de l’avifaune permet de compléter et mettre à jour la liste des espèces recensées dans le cadre de la rédaction du plan de gestion de l’ENS, de quantifier la population des espèces nicheuses sur le site et de certaines espèces hivernantes, mettre en place un protocole pour évaluer et analyser les éventuelles évolutions constatées, et d'évaluer l’efficacité de certaines actions de gestion de milieux. L'ensemble de ce suivi a été réalisé par la LPO Auvergne.