Le ruisseau de Cubes prend sa source au niveau de Saint-Gervais-d’Auvergne à 742m d'altitude. Après un parcours de 7.5 km il conflue avec la Sioule à Châteauneuf-les-Bains.
Le bassin versant est plutôt jeune du point de vue morphologique avec de fortes pentes descendant du plateau de Saint-Gervais-D’Auvergne. Dans sa partie amont, le bassin versant est essentiellement occupé par des cultures alors que la partie aval est majoritairement boisée. On note une cassure nette dans le profil en long du cours d’eau, avec une partie amont très ouverte à faible pente, et une partie aval beaucoup plus pentue et encaissée. Les régimes d’écoulement sont donc très différents entre le plateau et la descente des coteaux de la Sioule.
Le profil en long convexe indique que le ruisseau peine à agresser le massif granitique sur lequel il repose ; granite qui paraît peu faillé sur le bassin comparativement à l’état alentour. Tous les éléments sont donc réunis pour générer des crues torrentielles. Les débits du ruisseau de Cubes sont très bas à l’étiage avec des assecs réguliers, alors que les débits hivernaux et printaniers sont beaucoup plus importants.
Au niveau historique, l’usine d’embouteillage actuelle (eau minérale) a été construite dans les années 1950, en remplacement de trois anciennes. Le ruisseau de Cubes s’est alors trouvé recouvert par les bâtiments sur une longueur de 74 mètres. Dans les années 1960, la couverture du ruisseau de Cubes s’est encore étendue en aval de l’usine suite à la création de parkings le long de la RD 231. Le cours d’eau s’est alors retrouvé couvert et canalisé sur environ 200m. Le ruisseau est alors devenu très défavorable à la vie aquatique. Ce parcours souterrain est ponctué par trois obstacles infranchissables pour la faune piscicole bloquant la remontée des espèces depuis la Sioule. En amont de la portion couverte, trois aménagements liés au fonctionnement de l'usine d'embouteillage sont eux aussi infranchissables pour la faune piscicole.
2009 à 2013
Sept-Oct 2013
Printemps 2014
Le ruisseau de Cubes, comme la plupart des petits tributaires de la Sioule, joue un véritable rôle de pépinière. Au moment du frai, de nombreuses truites fario remontent dans ces ruisseaux afin de trouver un substrat de ponte favorable (graviers bien oxygénés) et des conditions d’habitat propices à la croissance des truitelles.
Toutefois, de nombreux obstacles bloquent totalement ou partiellement les espèces dans leurs migrations saisonnières. Sur le ruisseau de Cubes, début 2013 six obstacles artificiels à la continuité écologique étaient recensés sur les 250 derniers mètres avant la confluence avec la Sioule. Sur ces six obstacles, la commune de Châteauneuf-les-Bains est propriétaire des deux premiers situés dans une portion canalisée et couverte.
A l'échelle nationale, certains cours d'eau ont anciennement été classés au titre de l'article L432-6 du Code de l'Environnement ou de la Loi de 1919. L'article L214-17 du Code de l'Environnement, introduit par la Loi sur l'eau et les milieux aquatiques de décembre 2006, réforme ces anciens classements en les adossant aux objectifs de la Directive Cadre sur l'Eau déclinés dans les différents SDAGE. Ainsi les anciens classements (nommés L432-6 et loi de 1919) sont remplacés par un nouveau classement établissant deux listes distinctes (listes 1 et 2) qui ont été arrêtées en 2012 par le Préfet coordonnateur du bassin Loire-Bretagne. Ce nouveau classement stipule que sur le ruisseau de Cubes tout obstacle artificiel à la continuité écologique doit être mis en conformité, c'est-à-dire que des travaux doivent être réalisés pour qu'ils ne représentent plus de point bloquant.
Ainsi, l'objectif de la Mairie était de combiner la mise en conformité des deux obstacles propriété de la commune et son projet d’aménagement de Bourg au travers d'une même opération globale. Avec l'appui du SMAT du Bassin de Sioule et des différents partenaires du Contrat Territorial, trois bureaux d'étude ont été missionnés entre 2009 et 2013 pour concevoir et finaliser l'aménagement d'une place et du ruisseau.
Pour la partie ruisseau, le projet retenu a été la réalisation d'une ouverture dans la paroi du tunnel, en amont des 2 obstacles pour les court-circuiter, puis de créer un nouveau lit à ciel ouvert jusqu'à la Sioule sur une longueur de 160m.
Travaux soumis à Loi sur l'Eau : Autorisation.
Une pêche de sauvetage a été planifiée pour le jour de la mise en eau du nouveau tracé. Le but étant de sauver les espèces présentes sur les 30m qui séparent la sortie du tunnel de la Sioule.
Conformément à la procédure d'autorisation au titre de la Loi sur l'Eau, une enquête publique a été organisée.
En amont de ce projet, la commune de Châteauneuf-les-Bains procédé à l'acquisition de plusieurs parcelles situées entre le centre-bourg et la Sioule.
En fonction des contraintes et enjeux à proximité, plusieurs types d'aménagement ont été planifiés en berge et sur le fond du lit.
De l'amont vers l'aval :
Les travaux ont débuté en septembre 2013. Le chantier a fait appel principalement à trois corps de métiers : terrassement, maçonnerie et aménagement des berges.
Les efforts ont dans un premier temps été concentrés sur le terrassement du lit et sur la création d'une ouverture dans le mur du tunnel. Ensuite, les chantiers aménagement du tunnel et façonnage du lit ont progressé simultanément jusqu'au 31 octobre, date de la mise en eau. Seule la mise en place des différentes protections de berges s'est poursuivie jusqu'au printemps 2014.
La vidéo et le diaporama ci-dessous illustrent ces différentes phases de chantier (copyright Animateur CT Sioule)